Ukraine : l’ONU appelle à la retenue dans un contexte de fortes tensions
Cette information a été publiée sur le site de l’ONU.
« Les tensions à l'intérieur et autour de l'Ukraine sont plus élevées qu'à n'importe quel moment depuis 2014. Les spéculations et les accusations autour d'un éventuel conflit militaire vont bon train. Quoi que l'on pense de la perspective d'une telle confrontation, la réalité est que la situation actuelle est extrêmement dangereuse », a déclaré, Rosemary DiCarlo, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, dans un exposé par visioconférence devant les membres du Conseil.
Elle a rappelé que les problèmes qui sous-tendent la crise actuelle sont « complexes et anciens » et relient le conflit dans l'est de l'Ukraine, qui dure depuis huit ans, aux problèmes plus vastes liés à l'architecture de sécurité européenne.
« Ces questions peuvent et doivent être résolues par la diplomatie et la pleine utilisation des nombreux mécanismes et cadres régionaux disponibles. Nous appuyons tous ces efforts, notamment grâce aux bons offices du Secrétaire général », a déclaré Mme DiCarlo.
Elle a regretté toutefois qu’il y ait « peu de progrès significatifs, voire aucun, dans la mise en œuvre des diverses dispositions des accords de Minsk ».
« Malgré des efforts répétés, les pourparlers tant au format Normandie que les discussions menées par le Groupe de contact trilatéral restent dans l'impasse. Nous saluons les efforts de la France et de l'Allemagne pour accueillir les récentes discussions du format Normandie afin de sortir de l'impasse actuelle et espérons que celles-ci se poursuivront », a-t-elle souligné.
Selon elle, les Accords de Minsk restent le seul cadre approuvé par le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2202, pour un règlement négocié et pacifique du conflit dans l'est de l'Ukraine.
« À cet égard, nous notons avec préoccupation les informations faisant état de nouvelles violations du cessez-le-feu à travers la ligne de contact au cours des dernières heures. Si elles sont vérifiées, elles ne doivent pas être autorisées à s'aggraver davantage. Nous appelons toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue en ce moment », a dit Mme DiCarlo.
« Nous appelons également toutes les parties concernées à s'abstenir de toute mesure unilatérale qui pourrait aller à l'encontre de la lettre et de l'esprit des accords de Minsk, ou saper leur mise en œuvre et entraîner de nouvelles tensions, notamment liées à certaines zones de Louhansk et de Donetsk », a-t-elle ajouté.
Lundi, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’était déclaré préoccupé par les risques d’un conflit militaire en Ukraine et avait plaidé pour une intensification des efforts diplomatiques. « Il n'y a pas d'alternative à la diplomatie », avait-il dit.
Depuis novembre, la Russie a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières orientales ukrainiennes, suscitant l’inquiétude des Occidentaux, qui craignent une nouvelle opération militaire contre l’Ukraine, après l’annexion de la Crimée en 2014, parallèlement au conflit qui dure depuis huit ans avec les séparatistes dans l’est de l’Ukraine.
Les Etats-Unis affirment que la Russie pourrait attaquer l’Ukraine « à tout moment ». La Russie nie toute volonté agressive envers l’Ukraine, mais lie la désescalade à une série d’exigences, notamment l’assurance que ce pays n’entrera jamais dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Rosemary DiCarlo a noté que les contacts diplomatiques récents, y compris entre chefs d'État, sont les bienvenus. « Mais il faut faire plus, de toute urgence, y compris des mesures tangibles et vérifiables sur le terrain et mettre fin à la rhétorique incendiaire pour désamorcer les tensions », a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé que l'ONU continuait d'être aux côtés du peuple ukrainien. L'équipe de pays des Nations Unies en Ukraine reste pleinement opérationnelle. « Nos collègues humanitaires s'engagent à fournir une assistance conformément aux principes humanitaires de neutralité, d'impartialité, d'humanité et d'indépendance », a-t-elle souligné.
Elle a pris pour exemple les trois convois humanitaires qui ont acheminé plus de 140 tonnes d'aide vitale à travers la ligne de contact depuis le début de 2022, au profit de milliers de personnes dans le besoin.
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