Le Président de l’APCE : Nous avons le devoir de déployer tous les efforts possibles pour faciliter le retour des enfants ukrainiens déportés et transférés de force
« Nous, responsables politiques, avons le devoir d'agir, de soutenir les enfants ukrainiens et leur avenir, dans les pays d'accueil et en Ukraine. Et nous avons également le devoir de faire tout notre possible pour faciliter le retour des enfants ukrainiens déportés et transférés de force », a déclaré Tiny Kox, Président de l'APCE, à l'ouverture d'une audition de l'APCE sur la situation des enfants d'Ukraine.
Après la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, l'Assemblée a exprimé un engagement politique fort pour aider les autorités ukrainiennes et les parties prenantes concernées dans d'autres pays, a-t-il rappelé. « Je souhaite qu'elle joue aujourd'hui un rôle de facilitateur pour trouver des solutions possibles à la recherche et au retour en toute sécurité des enfants déportés dans leurs familles, et pour fournir une assistance aux États membres qui accueillent des enfants ukrainiens en ce qui concerne, par exemple, l'accès aux soins de santé et à l'éducation, y compris en Ukraine même », a déclaré Tiny Kox.
Le Président de l'APCE a rappelé la récente Résolution 2495 et la Recommandation 2253 de l'Assemblée, qui appelaient à soutenir le retour immédiat des enfants ukrainiens illégalement transférés et déportés. « Notre Assemblée pourrait jouer un rôle de facilitateur pour trouver des solutions possibles à la recherche et au retour en toute sécurité des enfants déportés, en les aidant à retrouver leurs familles ou leurs tuteurs légaux. Il s'agit d'une question de la plus haute importance, compte tenu de l'extrême vulnérabilité des enfants qui subissent aujourd'hui les conséquences de la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine », a-t-il déclaré.
La Vice-Présidente de l'APCE, Olena Khomenko (Ukraine, CE/AD), a souligné qu'il était du devoir de l'Assemblée de faire tout son possible pour faciliter le retour des enfants ukrainiens déportés et transférés de force. « L'Assemblée a également demandé à la Russie de permettre aux représentants et au personnel des organes compétents des Nations Unies et d'autres mécanismes et organisations humanitaires et de droits de l'homme internationaux, tels que le Comité international de la Croix-Rouge, d'accéder librement, immédiatement et en toute sécurité aux enfants ukrainiens afin de fournir des informations fiables et complètes sur leur nombre et leur localisation, et d'assurer leur traitement dans la dignité et leur retour en toute sécurité », a-t-elle ajouté.
En ouvrant la session du matin, la Secrétaire générale de l'APCE, Despina Chatzivassiliou-Tsovilis, a déclaré qu'en mars 2023, quelque quatre millions d'Ukrainiens bénéficiaient d'une protection temporaire dans l'UE. Parmi eux, 47 % étaient des femmes et plus d'un tiers (34 %) des enfants, dont la protection reste une priorité essentielle. « Nous parlons de plus de 1,36 million d'enfants qui vivent aujourd'hui temporairement en dehors de l'Ukraine, mais qui, nous l'espérons et le croyons, retourneront en Ukraine lorsque la paix sera rétablie. Environ 69 % des enfants déplacés ont moins de 13 ans, et 0,5 % ont été enregistrés comme mineurs non accompagnés », a-t-elle déclaré.
« L'objectif de cette réunion est de favoriser le soutien politique aux actions futures de nos Etats membres pour assurer le meilleur accueil possible aux enfants ukrainiens qui se trouvent actuellement dans les Etats membres du Conseil de l'Europe. Il s'agit notamment de répondre à leurs besoins spécifiques et notamment d'assurer un niveau optimal de protection, l'accès aux soins de santé, la continuité de l'éducation, l'accès à leur propre langue et à leur propre culture », a-t-elle souligné.
Les débats se sont déroulés dans le cadre de deux sessions : la première s'est concentrée sur la situation des enfants ukrainiens qui se trouvent actuellement dans les États membres du Conseil de l'Europe, sur leur accès aux soins de santé et à l'éducation, et sur les mesures de protection de l'UE. Parmi les participant.e.s figuraient Maryna Slobodnichenko, Vice-ministre ukrainienne de la Protection de la santé pour les affaires internationales, et Vasyl Lutsyk, chef du Service Social National d’Ukraine.
La deuxième session a porté sur la situation des enfants ukrainiens déportés ou transférés de force vers la Fédération de Russie, le Bélarus ou les territoires temporairement occupés par la Fédération de Russie. Des déclarations ont été faites par Dmytro Lubinets, Commissaire aux droits humains du Parlement ukrainien, Viktoriia Litvinova, Procureure générale adjointe d’Ukraine, et Paulo Pisco (Portugal, SOC), rapporteur de l'APCE sur les déportations et les transferts forcés d'enfants ukrainiens.
La réunion a également donné lieu à des témoignages vidéo et à des discussions sur les actions possibles pour localiser et contribuer au retour des enfants ukrainiens déportés ou transférés de force. Des membres de l'APCE, des représentant.e.s des autorités ukrainiennes, des ONG et des organisations internationales ont contribué aux discussions, en mettant l'accent sur la nécessité de coordonner les efforts.