Biélorussie: l'UE sanctionne 28 personnes supplémentaires pour leur participation à la répression interne
Des mesures restrictives ont été imposées à deux chefs adjoints de la direction générale du ministère de l'intérieur chargée de la lutte contre le crime organisé et la corruption (HUBAZiK). L'HUBAZiK est l'un des principaux organes responsables des persécutions politiques en Biélorussie, notamment d'arrestations illégales et arbitraires et de mauvais traitements, y compris des actes de torture, de militants et de membres de la société civile.
Parmi les personnes inscrites aujourd'hui figurent également divers membres du pouvoir judiciaire, à savoir des procureurs et de nombreux juges qui ont prononcé des peines motivées par des considérations politiques, y compris contre des citoyens ayant manifesté contre l'élection présidentielle frauduleuse de 2020, ou ayant simplement exprimé leur opinion contre le régime de Loukachenka. En outre, des mesures restrictives sont également imposées aux responsables de divers établissements pénitentiaires (prisons et centre de détention provisoire).
Enfin, un groupe de partisans de longue date de Loukachenka, qui ont bénéficié du régime, est également visé. Il s'agit notamment d'Iryna Akulovich, directrice générale de la plus grande agence de presse publique, l'Agence télégraphique biélorusse" (BelTA); de Mikita Rachylouski, animateur d'un programme télévisé, "Sénat", sur la chaîne STV (CTB), et président du Conseil de la jeunesse à l'Assemblée nationale de la République de Biélorussie; et de Dzmitry Zhuk, ancien chef du service de presse de Loukachenka et longtemps directeur général de BelTA. Ces propagandistes du régime ont délibérément fourni au public biélorusse de fausses informations sur la répression perpétrée par les autorités de l'État, propagé la désinformation produite par les autorités biélorusses et russes et incité à la haine à l'égard de l'opposition démocratique et de la société civile.
En tout, les mesures restrictives prises par l'UE à l'encontre de la Biélorussie s'appliquent désormais à 261 personnes et 37 entités.
Les personnes désignées ce jour font l'objet d'un gel des avoirs et les citoyens et les entreprises de l'UE ont l'interdiction de mettre des fonds à leur disposition. Les personnes physiques sont en outre frappées d'une interdiction de voyager qui les empêche d'entrer sur le territoire de l'UE ou de transiter par celui-ci.
Ces sanctions sont adoptées avant le quatrième anniversaire de l'élection présidentielle frauduleuse d'août 2020. Dans ses conclusions du 19 février 2024, le Conseil s'est déclaré profondément préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l'homme en Biélorussie et a vigoureusement condamné la poursuite des campagnes de persécution et d'intimidation auxquelles se livre le régime biélorusse à l'encontre de tous les segments de la société biélorusse. Il a déploré que les prisonniers politiques restent incarcérés dans des conditions effroyables, exposés à la torture et à des mauvais traitements, sans accès aux services de santé essentiels, et que nombre de ces prisonniers soient maintenus pendant de longues périodes sans contact avec leurs avocats et leurs proches. L'UE demande instamment aux autorités biélorusses de libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques et d'abolir la peine de mort. Le Conseil a par ailleurs fermement condamné le niveau sans précédent de répression, ainsi que les restrictions à la participation politique en amont des élections législatives et locales qui ont eu lieu le 25 février 2024.
Les actes juridiques pertinents ont été publiés au Journal officiel de l'Union européenne.