L’AP-OTAN appelle à un plus grand soutien à l’Ukraine et à une approche stratégique pour contrer l’hostilité russe
« La Russie demeure à ce jour la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés [...] cette menace persistera à long terme », selon les termes d'un projet de résolution débattu dans le cadre de la session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN) qui se tient actuellement à Montréal, ressort-il du communiqué publié sur le site de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
A cet égard, l’OTAN doit s'attacher, dans les mois à venir, à développer « une approche stratégique commune à l’égard de la Russie, axée sur la pleine préparation de l’Alliance à endiguer et à contrer son comportement hostile dans tous les domaines – conventionnel, hybride ou nucléaire », a fait valoir le parlementaire slovaque Tomas Valasek, auteur du texte de cette résolution.
Parallèlement, l’OTAN doit « prolonger et augmenter l’assistance militaire, financière et humanitaire apportée à l’Ukraine, en assurant la livraison en temps voulu de munitions et de systèmes d’armes avancés, y compris de systèmes de défense aérienne, d’armes de précision à longue portée et d’avions de combat multi-rôles ».
Toujours selon ce texte, une telle assistance devra être maintenue « tant que le pays sera confronté à l’agression russe ou à la menace d’une agression future ». Les gouvernements des pays membres de l’OTAN doivent également reconnaître « le droit de l’Ukraine à frapper des objets militaires légitimes » sur le territoire de la Russie, conformément aux principes des Nations unies relatifs à la légitime défense.
Ce projet de résolution a été approuvé par la commission politique ce dimanche et devrait être adopté lundi en séance plénière de l'Assemblée. Les législateurs y exhortent en outre les Alliés à « faire preuve de leur engagement absolu envers la défense collective de l’OTAN » et à renforcer leur dissuasion, y compris en renforçant les défenses avancées sur le flanc oriental de l’Organisation. Ils déplorent le rôle de facilitateur que la République populaire de Chine joue dans la guerre russe contre l’Ukraine, ainsi que la « collusion croissante entre les régimes autoritaires de la Russie, de la Chine, de l’Iran, de la Corée du Nord et du Bélarus ».
Ce projet de résolution appelle donc les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN à faire avancer « le plus rapidement possible » le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance. Dans le rapport qu’il lui a présenté, le législateur ukrainien Yehor Tcherniev a d'ailleurs informé l’Assemblée que l’Ukraine progresse de manière substantielle vers l’objectif qu’elle s’est fixé d’une adhésion à l’OTAN.
« L’Ukraine continue de progresser sur la voie de l’intégration euro-atlantique, un choix civilisationnel qu’ont fait les Ukrainiens, ceux-là mêmes qui ont sacrifié leur vie pour avoir le droit de faire partie du monde libre et démocratique », a indiqué l’élu ukrainien.
Un autre projet de résolution, approuvé par la commission de la défense et de la sécurité (DSC), porte sur la nécessité de mettre à niveau les défenses antimissiles de l’OTAN, aux fins de répondre aux menaces aériennes et d’attaques par missiles de plus en plus complexes auxquelles les Alliés sont à présent confrontés. Les frappes aériennes à l’aide de systèmes de missiles avancés et de drones de plus en plus perfectionnés sont désormais fréquentes dans un certain nombre de conflits en cours dans le voisinage proche de l’Alliance, une évolution préoccupante s’il en est.
Le projet de résolution demande aux gouvernements des pays membres de l’OTAN d’« adapter l’architecture de défense antimissile de l’Alliance aux menaces étatiques et non étatiques auxquelles elle fait face, et en particulier au défi réel et immédiat que pose la Russie ».