Le Vatican affirme que le Pape n'a pas appelle pas l'Ukraine à capituler
«Le Pape reprend l'image du drapeau blanc, proposée par le journaliste, pour indiquer la cessation des hostilités, la trêve obtenue avec le courage de la négociation. Il souhaite une solution diplomatique pour une paix juste et durable. Ailleurs dans l'interview, parlant d'une autre situation de conflit, mais se référant à toute situation de guerre, le pape a clairement déclaré : La négociation n’est jamais une capitulation », a expliqué le directeur de la Salle de presse du Vatican, Matteo Bruni.
Il a indiqué que le souhait du Pape était et resterait celui qu'il a toujours répété ces dernières années, et récemment à l'occasion du deuxième anniversaire de l’invasion russe, celui « que l'on trouve un peu d'humanité qui permette de créer les conditions d'une solution diplomatique dans la recherche d'une paix juste et durable ».
Dans l'interview en question, le journaliste de la Radio Télévision Suisse (RSI), Lorenzo Buccella a demandé au Pape: «En Ukraine, certains appellent au courage de la reddition, du drapeau blanc. Mais d'autres disent que cela légitimerait le camp le plus fort. Qu'en pensez-vous?» Le Pape a répondu de manière suivante : «C'est une interprétation. Mais je pense que le plus fort est celui qui voit la situation, qui pense au peuple, et qui a le courage du drapeau blanc, c'est-à-dire de négocier. Et aujourd'hui, on peut négocier avec l'aide des puissances internationales. Il y en a! Le verbe "négocier" est un verbe courageux. Quand on voit qu'on est vaincu, que les choses vont mal, il faut avoir le courage de négocier. Vous avez honte, mais si tu continues comme cela, combien de morts y-aura-t-il ensuite? Ça finira plus mal encore. Négocier tant qu’il est temps, chercher un pays médiateur. Aujourd'hui, par exemple dans la guerre en Ukraine, beaucoup veulent servir de médiateurs. La Turquie s'est proposée pour cela. N'ayez pas honte de négocier avant que la situation n'empire.»
Cette déclaration du Pape François a été vivement critiquée par les autorités ukrainiennes. « Le plus fort est celui qui prend le parti du bien dans la bataille entre le bien et le mal, et ne cherche pas à les égaliser, en appelant cela des « négociations ». Quant au drapeau blanc, nous connaissons cette stratégie du Vatican grâce à l’histoire de la première moitié du XXe siècle. Je vous exhorte à ne pas répéter les erreurs historiques et à soutenir systématiquement l'Ukraine et son peuple dans leur juste lutte pour leur vie », a indiqué le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, sur X, l’ancien Twitter.