Les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent les tortures infligées aux suspects de l'attentat terroriste à Moscou
« Loin de servir l’obligation de rendre des comptes pour les victimes, la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ne font que ternir et entraver le chemin de la vérité et de la justice. Le droit de ne pas être soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements est absolu et ne souffre aucune exception. Si des actes de torture sont commis, ils constituent également un crime et doivent être traités comme tels. Les victimes n’obtiendront pas justice si les responsables de cette atrocité ne répondent pas de leurs actes dans le cadre de procédures judiciaires équitables, pleinement conformes aux normes internationales. », a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.
Le 22 mars, plusieurs hommes armés vêtus de treillis de combat ont ouvert le feu sur la foule présente à l’intérieur du Crocus City Hall, une salle de concert située en banlieue de Moscou, avant d’y mettre le feu. Le bilan s’élève à au moins 137 morts et 180 blessés. Cet attentat a été revendiqué par le e groupe armé de l’État islamique (EI).
Le 23 mars, un tribunal de Moscou a ordonné le placement en détention provisoire de quatre individus appréhendés le jour même pour des soupçons d’« acte de terrorisme » (article 205-3-b). S’ils sont déclarés coupables, ils encourent une peine de réclusion à perpétuité.
L’un des suspects a comparu en fauteuil roulant après avoir été grièvement blessé. Un autre avait un bandage sur le côté droit de la tête ; d’après de précédentes images, les agents qui l’ont interpellé lui auraient coupé l’oreille pendant son interrogatoire. Le troisième suspect détenu a comparu devant le tribunal avec les restes d’un sac plastique scotchés autour du cou, ce qui évoque une technique d’étouffement qui serait employée par les forces de l’ordre russes. Tous avaient les yeux au beurre noir et présentaient d’autres signes de blessures. D’autres images laissent à penser que l’un d’entre eux a subi des décharges électriques infligées par les agents qui l’ont interrogé.