Les enseignants dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie sont contraints sous la menace et la violence d’enseigner le programme russe

Les enseignants dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie sont contraints sous la menace et la violence d’enseigner le programme russe

Ukrinform
Selon les défenseurs des droits de l’homme, les enseignants ukrainiens qui vivent dans les territoires occupés par la Russie sont confrontés au choix douloureux de fuir leur foyer ou d’être contraints de dispenser un programme d’études visant à endoctriner les élèves avec la propagande de l’État russe.

Selon le rapport d’Amnesty International publié la veille de la Journée mondiale des enseignants, les autorités russes font pression pour rouvrir des écoles dans les territoires occupés d’Ukraine dans le cadre d’une démarche plus générale visant à consolider leur contrôle, elles sollicitent la pleine coopération des enseignants ukrainiens encore présents, en usant de chantage émotionnel, de graves menaces, de perquisitions au domicile et, lorsque rien de tout cela ne fonctionne, de violences physiques.

« Les enseignant·e·s ukrainiens dans les territoires occupés par la Russie en Ukraine sont victimes de menaces et d’abus dans le but de les forcer à travailler contre leur gré. Ils se retrouvent face à un dilemme : laisser tout derrière eux et fuir, ou s’intégrer à un système éducatif qui cherche à endoctriner les enfants, notamment en justifiant la guerre d’agression menée par la Russie », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

Selon les experts, rester dans les territoires occupés tout en refusant de rejoindre le système éducatif n’est pas une option : les enlèvements, les menaces et les violences mentales et physiques sont le lot des enseignants pro-ukrainiens qui refusent de faire preuve de loyauté et de coopération

Les enseignants interrogés par Amnesty International ont indiqué que les autorités d’occupation russes les recherchent activement, poussées par l’urgence de rouvrir les écoles et de conserver le même personnel. Une façon d’éviter l’attention des autorités occupantes consiste à dissimuler son métier d’enseignant.

À la suite de l’invasion de l’Ukraine et de l’arrêt total de la vie civile qui a suivi, les autorités russes d’occupation étaient déterminées à rouvrir les écoles dès le mois de septembre 2022 dans toutes les régions nouvellement occupées. Elles ont commencé par convoquer tout le personnel enseignant encore présent dans ces zones à des réunions en mai 2022 et par faire pression pour qu’ils reprennent le travail. À ceux qui ne voulaient pas coopérer, on a enjoint de démissionner – ce qui n’a pas mis fin à la coercition. Des représentants des administrations russes installées rendaient visite de manière impromptue aux enseignants ayant démissionné, parfois plusieurs fois par semaine, et les menaçaient de les cantonner à un chômage permanent, de les priver d’aide sociale et d’assistance médicale, et de les inscrire sur des « listes noires » de personnes non autorisées à quitter les territoires occupés.

Lorsque les promesses de salaires élevés et de promotions ou le chantage émotionnel et les menaces ne suffisent pas à forcer un enseignant à coopérer, les forces d’occupation ont recours à la violence physique et aux enlèvements.

« Ils ont exigé que je vienne à la rentrée à l’école et… ” approuve ” le fonctionnement de l’école, et que je pose pour des photos avec les symboles de l’État russe. Ils voulaient par la suite utiliser ces clichés [pour le chantage] comme preuve de ma coopération et de mon soutien à l’occupation », a raconté Oleksandr, directeur d’école et professeur de géographie de 44 ans de la région de Zaporijia

Oleksandre, directeur d’école et professeur de géographie de 44 ans de la région de Zaporijia, a raconté son expérience éprouvante : il a été enlevé et battu par des hommes armés pour avoir refusé de reprendre le travail. « Peu après avoir refusé de coopérer, quatre hommes armés sont venus chez moi. Deux m’ont agrippé et m’ont emmené dans la voiture. Ils m’ont frappé à coups de crosse. Les deux autres sont restés avec ma femme. J’ai été emmené dans une cour à l’arrière de l’école et de nouveau frappé. Ils m’ont traité de ” fasciste ” et de ” nazi “. Ils ont exigé que je vienne à la rentrée à l’école et… ” approuve ” le fonctionnement de l’école, et que je pose pour des photos avec les symboles de l’État russe. Ils voulaient par la suite utiliser ces clichés [pour le chantage] comme preuve de ma coopération et de mon soutien à l’occupation. Ils m’ont menacé, me disant que ces photos suffiraient aux autorités ukrainiennes pour prouver mon soutien à l’occupation et me jeter en prison. » Le matin de la rentrée, Oleksandre a reçu « un coup de fil de rappel » de l’un de ses ravisseurs. Il n’avait pas d’autre choix que de s’y rendre.


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