Jens Stoltenberg : Nous n’avons pas le luxe de choisir entre le terrorisme, la Russie ou la Chine
« Ces dernières années, nous avons assisté à une énorme transformation de l’OTAN, où nous consacrons beaucoup moins de ressources aux missions et opérations hors zone comme l’Afghanistan, et beaucoup plus de ressources à la défense collective en Europe », a-t-il déclaré lors d’un entretien exclusif à EURACTIV.
« Il ne s’agit pas de déplacer l’OTAN vers l’Asie, mais de prendre en compte le fait que ce qui se passe à l’extérieur a une importance pour notre sécurité ici », a souligné M. Stoltenberg. « Nous devons prendre conscience que nous sommes tous confrontés à des défis mondiaux, de sorte que l’idée de distinguer ou d’essayer de confiner les menaces à des zones géographiques spécifiques ne fonctionne plus — tout est imbriqué », a-t-il ajouté.
En 2019, les dirigeants de l’OTAN avaient d’abord convenu de se concentrer davantage sur le défi de « l’influence internationale croissante » et de la puissance militaire de la Chine, ce qui s’est depuis transformé en un délicat exercice d’équilibre.
La perspective américaine sur la Chine, un pays avec une forte présence militaire dans l’Indo-Pacifique, n’a que lentement trouvé sa place dans la perception des alliés européens, beaucoup d’entre eux étant plus à l’aise pour qualifier la Russie de « menace » et la Chine de « défi », évitant ainsi de mettre Moscou et Pékin dans le même panier.
Interrogé pour savoir si, dans ce cas, il craint que Washington ne cherche à transférer lentement la responsabilité de la sécurité de l’Europe aux Européens et à déplacer de plus en plus son attention vers l’Indo-Pacifique, le secrétaire général de l’alliance nord-atlantique a souligné que « l’OTAN restera une alliance régionale ».
« Mais cette région est confrontée à des défis mondiaux, et ils ont rapproché l’OTAN de la frontière chinoise », a déclaré M. Stoltenberg, faisant référence à l’affirmation de la puissance chinoise dans les domaines du cyber-espace, du spatial et des systèmes d’armes balistiques qui pourraient atteindre l’Europe.
Il a également salué la stratégie indo-pacifique récemment dévoilée par l’UE, qui a également reconnu la nécessité d’un renforcement des déploiements navals » des États membres de l’UE dans la région.
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