Guerre en Ukraine : l’ONU demande la libération des manifestants arrêtés en Russie
Selon des « sources crédibles » avancées par l’ONU, plus de 2.300 personnes ont été arrêtées depuis mercredi dernier et jusqu’à lundi soir en divers endroits du pays, en lien avec ces protestations, et des affrontements ont eu lieu dans certaines régions.
« Nous sommes profondément troublés par le grand nombre de personnes qui auraient été arrêtées en Fédération de Russie pour avoir manifesté après que les autorités ont annoncé une mobilisation partielle des troupes dans le cadre du conflit armé en Ukraine », a déclaré lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève, Ravina Shamdasani, la porte-parole du HCDH.
Incertitudes sur le nombre exact des manifestants détenus
« Il n’est pas clair combien parmi elles sont toujours détenues », a ajouté la porte-parole appelant à la libération des détenus arbitraires et à garantir les droits fondamentaux. Dans la région russe du Daghestan, les manifestations se sont poursuivies lundi pour la deuxième journée consécutive.
« Nous devons souligner que le fait d’arrêter des personnes uniquement pour avoir exercé leur droit de réunion pacifique et de libre expression constitue une privation arbitraire de liberté », a affirmé Ravina Shamdasani.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de la capitale, Makhatchkala, où des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police. Des dizaines de personnes auraient été arrêtées. « Si la majorité des manifestations se sont déroulées de manière pacifique, des bâtiments militaires et administratifs, notamment des bureaux d’enrôlement, ont été attaqués dans plusieurs régions », a détaillé Mme Shamdasani.
Pour une évaluation indépendante de la manière dont la mobilisation est menée
Plus largement, le HCDH demande la libération des manifestants arrêtés en Russie pour avoir protesté contre la mobilisation partielle dans la guerre contre l’Ukraine. « Nous appelons à la libération immédiate de toutes les personnes détenues arbitrairement et demandons aux autorités de respecter les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique », a ajouté la porte-parole, exhortant également la population à manifester pacifiquement et à éviter de recourir à la violence.
Selon les médias, le Président russe Vladimir Poutine a décrété, le 21 septembre dernier, une mobilisation « partielle de 300.000 réservistes » pour la guerre en Ukraine. Mais le HCDH a appelé à une évaluation indépendante de la manière dont cette mobilisation est menée par les autorités russes.
Par ailleurs concernant la mobilisation, le HCDH estime que les personnes qui ne souhaitent pas combattre doivent pouvoir faire valoir leur droit. « Si une personne exprime une objection de conscience, elle ne peut pas être forcée à participer à la guerre, conformément aux normes internationales en matière de droits de l’homme », a fait remarquer la porte-parole du HCDH.
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